Nouvelles, on fait le point...

Bonjour à tous,

Et merci à vous, Paulette B. Marie-Thérèse B., Nicole et Jean M. Catherine M., Carole B. Marilyne et Thierry B. qui accompagnez les enfants de Gopalpur depuis 4 ans maintenant.
Vous êtes rejoints par Céline, Zabeth , Geneviève et Franck, qui vont nous permettre d'aller un peu plus loin dans cette démarche.

La fin de l'année scolaire est arrivée depuis quelques jours et, après de courtes vacances, l'année suivante pourra commencer. Les grandes vacances, qui existent bel et bien, auront lieu pour les élèves Indiens à la période la plus chaude, avant la mousson.
Pour nous, et pour vous aussi, c'est le moment de faire un petit bilan de l'année écoulée et de penser à celle qui va suivre.

Petit aide-mémoire plus spécialement à l'intention des nouveaux arrivants
 
Nous soutenons actuellement 9 élèves. Huit filles (Asha, Manisha, Pooja, Rajeshwari, Shravani, Shwati, et Vaneshrsi) et un garçon (Shrinu) qui ont été "recrutés" en 5e et terminent maintenant leur 8e, et Ganesh, le plus jeune, "recruté" au tout début de sa scolarité, qui termine sa 2e.
Les plus âgés au moment de leur recrutement accusent un handicap que certains ont du mal à remonter.

L'école est obligatoire en Inde jusqu'à l'âge de 14 ans. Le cycle scolaire étant de 10 classes numérotées de 1 à 10, tout simplement. Jusqu'à présent, le principe est d'aider à la scolarisation des enfants pour atteindre ce niveau.
L'école Sarashwati est une école privée située à Gopalpur, où les élèves reçoivent objectivement un meilleur enseignement qu'à l'école publique. Ce n'est pas l'excellence pour autant.
On a eu un petit aperçu du niveau de l'école en assistant à un cours d'anglais (on trouvait que la qualité de la communication avec nos élèves n'allait pas vraiment en s'améliorant...). Ce cours était une mise en scène assez bien préparée, mais pas suffisamment convaincante pour faire illusion. Mais il est vrai de toutes façons que nos critères ne sont pas vraiment transposables en Inde.
Cette école représente surtout une alternative locale et accessible pour donner de meilleures chances aux enfants que nous soutenons. Le simple fait d'être accueillis dans cette école est un facteur de motivation important pour les enfants, et aussi pour les parents.
Nous avons appris récemment qu'à l'issue de la 10e, les élèves se voient remettre un certificat. Ce document est très important pour les élèves car, s'il n'atteste pas forcément d'un niveau de connaissances, il permet (ou pas) d'accéder aux cycles d'études ultérieurs, mais aussi et surtout au monde du travail, dans la mesure où il est requis pratiquement à chaque recrutement, quel que soit la nature du poste. Les candidats à la poursuite des études doivent en plus se soumettre à une série d'examens permettant de les évaluer.

Le bilan de l'année

Pour la plupart des enfants, cette année scolaire se termine sans problème particulier, même si on voit apparaître dans les résultats des changements de comportement.

Asha
J'ai eu par ailleurs l'occasion de parler d'Asha, dont l'absentéisme pose problème. Elle a manqué plus de la moitié de l'année scolaire avec ou sans prétexte, et on peut se demander comment vont se passer pour elle les deux années à venir. On pourrait décider d'arrêter de la soutenir, mais on risque ainsi de poser le problème qu'on cherche précisément à éviter.
Comme elle a plus de 14 ans, l'école publique n'est pas tenue de la recevoir et nous lui aurons ôté les chances qu'on cherchait à lui donner. Si on la laisse tomber, elle n'a aucune chance de recevoir son attestation d'études élémentaires, qu'elle peut obtenir même avec une présence minimale en restant inscrite à l'école.
Les débuts avaient été compliqués avec Asha: à l'époque beaucoup avaient prédit des ennuis avec elle. Ce n'est pas en plus le moment de donner raison à ces oiseaux de mauvais augure.
Donc, on continue avec Asha.

Recrutements
Sur ce sujet, on se pose évidemment plein de questions aussi. La personnalité des parents compte pour beaucoup, à défaut de pouvoir prédire l'évolution des enfants. En fait, les choses ne se passent pas comme on pourrait le prévoir...

Shinu.
C'est la sœur de Vaneshri. Elle termine sa 10e à Sarashwati (les parents ont réussi à lui payer l'école privée jusqu'à présent) avec les meilleures notes de l'école. Même si ce n'est pas Polytechnique c'est un fameux résultat et Shinu, qui voudrait engager des études de médecine, mérite d'être aidée. Elle est pleine de détermination et sans doute il lui en a fallu jusqu'à présent. Là aussi la famille est modeste: le père est pêcheur (pauvres pêcheurs) comme celui de Ganesh et la mère porte le béton sur les chantiers de bâtiment à Berhampur. Ils ont quatre filles, autant dire que ce sont les plus pauvres parmi les plus pauvres.
Il est clair que pour Shinu, on sort de l'objectif initialement poursuivi. On pense que c'est le moment de voir si on peut vraiment aider quelqu'un à changer de statut social, en favorisant la scolarité.
Si elle peut s'en sortir en accédant à un métier correctement payé, elle pourra représenter un soutien pour ses parents devenus vieux. L'aider, elle, revient à aider aussi ses parents. Elle pourra aussi motiver sa jeune sœur dans ses progrès scolaires. D'une pierre trois coups...
Trois coûts, aussi. Et même un peu plus. Le collège (privé aussi, la problématique est la même que pour l'enseignement élémentaire) revient à 40.000 Rps (soit environ 600€) la première année dans l'établissement qu'elle a choisi. Par comparaison, un année à Sarashwati est facturée 8.500 Rps (~120€). On fait donc le choix de soutenir avec Shinu l'équivalent de 5 élèves.
Le collège en question n'est pas (pas encore!) un établissement prestigieux, c'est le moins cher de ceux dont on a entendu parler. Il est récent, petit et près de Gopalpur, autant de raisons qui expliquent les tarifs de ce collège. La proximité évitera à Shinu des heures de bus pour aller dans un grand collège de Berhampur, et lui permettra de rentrer le soir dans sa famille.  On pense que c'est mieux pour eux tous, et puis ça économise des frais de pension, toujours conséquents. On est allés le voir l'autre jour, et on a même profité du bus pour faire une sortie avec les enfants un dimanche. Il nous est difficile de savoir si c'est une bonne école et ça semble difficile pour tout le monde. Il y a un recrutement intense auprès des élèves sortant de 10e bien classés et Shinu a reçu la visite de plusieurs démarcheurs, qui vantent plus la modernité des bâtiments, la présence d'air conditionné ou la qualité de la restauration que le sérieux de l'enseignement, même si tous ces collèges se vantent de taux de réussite meilleurs que les résultats d'élection dans les républiques bananières. Un point nous paraît positif: ce collège ne prévoit pas le recours systématique aux cours supplémentaires (payants), contrairement à la plupart des autres établissements. Il y a un vrai business de l'enseignement ici...
Il y a deux années de collège avant de pouvoir accéder aux études spécialisées, en école ou à l'université. On ne connaît pas encore le prix des études spécialisées, mais l'université est publique et se trouve à quelques kilomètres de Gopalpur.

Shriram
C'est le garçon de Loko. Il aura trois ans juste après notre départ et c'est le moment pour lui de rentrer en pre-school, l'équivalent de la maternelle. Loko, bien sensibilisé aux questions de langage, lui a trouvé une école différente, une "medium english", où les cours sont en anglais. L'enseignement y semble un peu plus cher qu'à Sarashwati, et comme elle est à l'écart de Gopalpur, il y a en plus un service de ramassage scolaire. On verra selon les progrès de Shriram la différence de niveau avec Sarashwati. Comme dans deux ans la plupart de nos jeunes auront terminé leur école élémentaire, on pourra envisager de placer Ganesh, le benjamin, à la médium school. C'est un débat en cours et les avis sont les bienvenus...

Shivani
Shivani est la soeur de Ganesh et elle rentre cette année en pre-school. Claudine a proposé à son père de l'inscrire à Sarashwati, mais il a préféré attendre l'année prochaine. On aura donc l'occasion d'en reparler. Et elle pourrait aussi rejoindre la medium school.
Affaire à suivre, donc...

Ce matin nous somme allés chercher les nouvelles tenues pour l'année qui se présente. Les enfants sont donc fins prêts et il ne reste plus qu'à obtenir les bulletins de notes (c'est prévu pour demain matin) et à régler les admissions. Pour Shinu ce sera un peu plus compliqué: son inscription ne peut être définitive qu'au vu des résultats de son examen de fin d'école élémentaire, et ils ne seront publiés que fin avril. Il nous reste aussi à définir les modalités de règlement avec le collège, d'accord avec les parents.
La rentrée à Sarashwati devrait de dérouler lundi (c'est très difficile de le savoir, tout le monde dit n'importe quoi),  quant au collège, ça devrait se passer début juin.

--> Mise à jour le : Vendredi 03 Mai 2024, 12:32:23 +02:00 <--
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